A propos...

Hors-champs en partage.

jeudi 20 septembre 2012

Les masques du plein

Il y a dans ce désert des rages
Une étrange immobilité des pages

Un chemin vague
cliquette sous la pulpe des doigts

Il y a derrière ces masques assurés
Les rapides impressions d'une taupe 

Des vagues en chemin
craquent sous les os du ciel

Quelques traits subtils pour ne pas comprendre
Distille - allez  - petite gerbille de l'aube - tes nuages chenus 
L'ère est à s'y méprendre en arcs lus 

(c) Anoukys






samedi 30 juin 2012

Fugue



En creux d'étincelles
En volée duveteuse
En rondeur de ciel

Celle qui rit 
Celle qui parie 
Celle qui s'enfuit
Celle qui marie

En plein de flammes
En atterrissage caillouteux
En rondelle de coeurs 

Celle qui lit
Celle qui crisse
Celle qui brasse
Celle qui épice


dimanche 6 mai 2012

Loups

Jours et lunes 
Gouffres de griffes
Vous êtes des tigres 
De soie écarlate

Nuits en arbres 
Lits de thé vert
Vous êtes des îles
De rires bulles 

Les masques avaleraient-ils les couleurs ? 


(c) Anoukys

samedi 7 avril 2012

Enlaçures






La peau de la nuit se frotte à la terre
La peau du bruit glisse des montagnes
La peau des ailes se lie à la lune
La peau de l’herbe gicle des entrailles
La peau du vide plonge dans la mer
La peau des antipodes frissonne en sillons
La peau des terreaux déplisse les déraisons
La peau des plumes se découvre après le bagne
La peau des insoumis enveloppe la vie



jeudi 22 mars 2012

mercredi 21 mars 2012

Voûtée


La nuit se marie
Un râle profond lisse sa courbe
Elle me parle
Empoudrée de collines
...



La suite sur le site de Ratures Poésie 
http://www.ratures.org/article-poeme-anouk-journo-durey-103514817.html



 

lundi 19 mars 2012

Ce Printemps des poètes...

... effervescence. 
Jaillances sur les Enfances.

J'ai eu le bonheur de le traverser en compagnie des comédiens du théâtre Ephéméride / La Fabrique http://www.theatreephemeride.com/

Nous avons savouré des mots éternels, rencontré tant de poètes... Merci à Gersende Michel, qui a lu avec moi, ainsi qu'à Patrick Verschueren et ses complices pour cette poiêsis vivante. Nous en voudrions encore... comme ces bonbons qui éclaboussent la langue.

vendredi 17 février 2012

Rigoles

Tu as épongé des nuages dans la baignoire
Et un reflet de nous a gratté le miroir

Tu as cuit ton roman de deux cents arbres
Et une vague a inondé tes tiroirs

Tu as balayé des miettes de pamplemousse
Et le soleil a envoyé un éclat à la rescousse

Tu as récuré les choux-cailloux-genoux
Et tu as questionné les « x » de ces « ou »

Tu as refusé que ce soit n’importe quoi
Et les Muses ont adroitement déplié tes draps

Tu as rencontré un couple de casseroles
Et la lune a rigolé, tu aurais dû être à l’école

Tu as allumé la poésie, tu l’as appelée fort
Et des barquettes de mots ont jailli de ton corps

Tu as décidé de dessiner tes phrases
Et les voilà, sur cette page en partage d’extase

Tu as ramassé les pellicules du quotidien
Et le cœur léger, tu t’es fait couler un bain





Sur la route


Toi, si petit mais si grand déjà
Peu à peu tu sais

Découdre le noir
Ignorer moquer les aboiements hirsutes  
Jouer à la console du cosmos
Froisser déchiqueter les anti-ciels
Dormir l’esprit en paix ou en lutte
Rêver colibris collines rebelles
Tisser des hirondelles d’histoires 
Donner la priorité à un dinosaure
Renverser tes pirogues de devoirs
Chanter écrire avec le merle dehors
Emietter le glaçon des étiquettes
Sucrer les étoiles dans ton bol de lait
Parler aux semelles de tes baskets
Aimer les rivages lumineux les envolées 
Grimper sur les branches les crêtes
Te peigner piques gel mouillé
Gommer le crissant dans la tête


Toi, si petit mais si grand déjà
Peu à peu tu sais tout ce qui ne se raconte pas 
  
1er prix du concours de poésie organisé par la compagnie La Scène du Balcon (www.scene-du-balcon.com) à l'occasion du Printemps des poètes 2012.



(c) Pic-Anouk

mercredi 15 février 2012

Coeurs

Blanc pour bleu... dedans
Blanc pour doré... dehors
Vert pour jaune... au milieu
Vert pour brun... et adieu
Je m'endors !
Les mots seraient comme des pinceaux ? 
Non... des yeux ? 
Trop fort !
La maîtresse écrit sur son tableau
Apprendre par cœur
Cette poésie pour lundi
Noir pour rouge... en haut
Noir pour violet... à minuit
Je veux bien mais ce n'est pas rien 
Ma voix sans moi récitera ne récitera pas  
Bleu pour blanc... dedans
Doré pour blanc... dehors
Et encore dehors
A tout à l'heure


Histoire de parler

A croire que la flèche propulsée par l'arc tendu comme une mêlée d'arbres a glissé en moi un coeur au carré.
Histoire de parler, bien sûr.
Coeur au carré, ou coeur cassé, ou coeur enchevêtré, ou coeur macéré, oui macéré dans la liqueur lascive de l'espoir si peu essoufflé, encore ? 
Histoire de parler, bien sûr.
Car en réalité, c'est un coquillage qui m'a été offert pour respirer -
un coquillage aux yeux clairs et durcis par la mer -
car en réalité, la mer ne fait pas de cadeaux, tout le monde le sait.
Histoire de parler, bien sûr. 

Publié dans Filigranes n° 28, 1994


Ani-mots




Chacun peut être poète un instant,
un instant,
il suffit de décider qu'entre 11 h et 11 h 30,
- bien sûr, ce n'est qu'un exemple -
on dévisse le couvercle de la casserole,
et une tranche de nous-même glisse par l'interstice...
................................................................

Extrait de "Petite source" - Filigranes n° 27, 1993.

jeudi 9 février 2012

Alliages



Alors voilà
Il y avait des ronds et des carrés
Des formes de mots en pointillés
Des gouges invisibles pour sculpter
Le fil entre nous et au-delà

Alors voilà
On voulait se parler et s’écouter
Mais nez contre nez on ne se voyait pas
Et les ciseaux des comment ou pourquoi
Ont peu à peu lacéré avenir et passé

Alors voilà
Peu à peu les ronds sont devenus carrés
On a simplement cassé le sablier
Et le temps a cessé de se moquer  
Des pâles volutes de nos émois   

Puis la géométrie a gelé
Les silences se sont peuplés d’été
Et un nouveau présent est né  



Publié dans Filigranes N°82 "Si rien de radical n'advient", avril 2012


lundi 16 janvier 2012

Cisailles de terres

Deux continents dans son sang
Ses chaussons de coton trop grands

Il a ouvert les yeux sur la nuit
Sa mère / enfuie

Ne jamais y penser
Donc                   toujours

Amiante
Père cisaillé / si tôt aussi
Scie à métaux sur la chair des tribunaux
Pour des actes qu'il n'a pas commis
Jugé à vie
En lui
Etoiles / lotus en pluie
Appelés à la rescousse
Points de suspension aujourd'hui