A propos...

Hors-champs en partage.

jeudi 10 octobre 2019

Ronde



Ecrire des moustaches de chat
Goûter les plumes de lune
Danser sur le tranchant de l'ellipse
Embrasser à bouche-vibrants
Tresser des cerises dévoilées
Déposer une couronne de rêves
Caresser les ailes de l'albatros
Glisser au-dessus des volcans
Souffler les brumes du pathos
Rassembler les brins de sauge
Brûler les non-dits 
T'aimer pour la vie





Songe à la douceur








dimanche 23 septembre 2018

Lac de toi

Au cœur des herbes folles
Nos songes s'enlacent s'envolent
                      Se goûtent 


Et nos bouches murmurent 
des fougères
A nos paupières 

Et nos antres se mélangent
Familières
Du jour au lendemain



Le temps ? 
Invention de l'humain 
Cédant aux mornes vallées

Du creux de nos mains
Jaillit un ruisseau ailé
Laissons l'eau s'écouler



Illustration : Meichelus 

jeudi 30 août 2018

Le passager

Tu m'as suivie jusqu'à la voiture, confiant, lent, doux,
Tu le savais peut-être
Ou pas

Comme souvent ces derniers temps, j'ai dû t'aider
Te hisser soulever caresser
Je t'aimais tant


A l'avant, côté passager,
Tu t'es affalé
Ton regard voilé
Vers moi s'est tourné
Peut-être
Ou pas

Je t'ai gratté le crâne, confiante, lente, douce,
Emmené dans ce lieu d'où tu ne reviendrais jamais,
Tu le sentais peut-être
Ou pas

De petits gâteaux le trajet fut ponctué
Comme le Petit Poucet, tu sais,
Sorte de couronnement croquant
De nos années entre nous.
Tu les as mangés avec appétit
Les yeux à moitié fermés, bercé par le ronronnement des fleurs
Ou par la langueur
Déjà en toi, l'envie d'un ailleurs d'où tu n'émergerais pas
Du moins pas sous cette forme-là, mais émietté, éparpillé
Dans une boîte dure et indifférente portant ton identité
Matricule ridicule et abstrait
Avant de te fondre au milieu des rigoles fertiles que je creuserai.

Tu m'as suivie jusqu'à la salle, confiant, lent, épuisé
Après plus de deux heures d'attente à mes pieds,
Tout contre moi, tranquille mais si fatigué,
Ton corps, ce lâche, ne voulait plus te porter sur les chemins constellés de brumes
Le long des champs empli de longues herbes où tu aimais te glisser
Onduler le long des haies
Humer les fleurs les herbes les autres animaux la vie
Respirer toute cette vie
Avaler toute cette vie
Jouir de toute cette vie dans tes pattes tes longues griffes qui lacéraient parfois les étoiles
Trotter courir marcher t'asseoir te rouler te déplier sauter dévorer ta gamelle
La poubelle
Les assiettes sales
Les mouchoirs en papier
Les boulettes d'aluminium au risque d'en mourir

Peu à peu l'énergie a quitté ton grand corps solide - crémeux devant mes yeux
Alors que ta tête, elle, réclamait encore encore encore des biscuits gâteaux vaisselle à lécher
Encore la veille au soir
Et même le dernier matin
Ta promenade chaotique, le regard un peu opaque,
Cahin-caha vers moi, muscles erratiques,
Tu n'entendais plus rien, tu me détectais au son de mes mains
Je tapotais sur mes cuisses, t'appelais, t'enlaçais de mes deux bras.

Et voilà,
Samedi 11 août,
Ton arrière-train s'est écroulé
Je n'ai plus jamais pu te relever
Tes yeux semblaient me supplier, j'ai peut-être rêvé
Ou pas

J'espère avoir su t'écouter,
Ne pas m'être trompée,
Maintenant ? Avant ? Plus tard ? Quand ?
Décider qu'il est l'heure
Déterminer le moment de la piqûre
Après ce trajet en voiture,
Ma main sur ton large crâne
Toi si confiant
Moi si malheureuse
Bon sang, ces mots sont pathétiques.

Je suis restée avec toi jusqu'au bout,
Tout contre toi, par terre, mon buste sur ton dos,
Ta tête entre mes cuisses,
Ton museau tout chaud,
Ta respiration sifflante puis profonde
Ton souffle s'engouffrait en moi
Tes yeux bruns se sont enfoncés dans leurs orbites

Et soudain ce silence.
Définitif.

                                     Bientôt
Dans le jardin que tu aimais plus que de raison
Tu sens, les pommes sur le gazon au fond,
Là, tu seras, près des bambous, des taupinières,
Ta nouvelle chaumière,
De nouveau, tu seras vif





Regus, alias Nounout ;  11 février 2005 - 11 août 2018

vendredi 6 juillet 2018

To Daddy


C'était ce jour-là, ton visage se liquéfia et pour autant, rien de toi ne s'échappa, au contraire, ce fut comme l'aube d'une promesse d'amour pour toujours,
Le genre qu'on ne croit pas,
Le genre qu'on écrit pour gagner sa vie,
Mais c'est vrai, je l'ai vue ta folie, elle coulait et titubait sur l'herbe aride du jardin,
Personne n'y comprendra rien,
Tu as emporté ce secret des rivages,
soufflé les sanglots des enfances,
Tu as su aimer comme tu le voulais,
Éclusés des temps de Carthage
Où seuls des yeux noirs comptaient,
C'était ce jour-là, et tu le savais, gelé déjà
Mais brûlant à jamais.



vendredi 2 mars 2018

Temps de toi

Flocons de toi

Rides de toi 

Degrés de toi

Glisses de toi 

Vers l'au-delà 

............

Vide de toi 
Mais emplie de toi 




(c) AJD - Mercey 2018

mardi 7 février 2017

Les yeux de lune : recueil


On ne voit pas les virgules entre les rêves, ce qui en rend la lecture si difficile, mais les phrases claquent en silence, on s’achemine sous les paupières, on papille aux aguets, ce jeu de nacelle, d’énormes oursons chatouillent nos oreilles...

 

Description

Entre sensations, images et mots, existent des océans, des lunées, des raz-de-marée et des instants de paix – ou des heures, ou parfois plus… Des fragments de bonheur qui deviennent éternité.


Paru à l'automne 2016 aux éditions Christophe Chomant