« Sur le rivage, en face de chez moi, la mer s’est aperçue de ma présence et me fait fête comme un grand chien »
Italo Calvino (« Amours loin de chez soi », nouvelles)
Sur l’arrondi de ton front
L’univers entier se fond
Appelle mes lèvres ma main
Sur l’arrondi de ton front
Le soleil jamais ne s’éteint
Bombée, ta peau vibre de mots
Ta beauté en arpège
Se goûte comme une page de neige
Tu es là
Après la nuit en échouage
Toute cette luminosité
Explose de toi
T’inviter au monde
Humer les aubes
Goûter les océans
Dévorer les langues étrangères
Partager la poussière
De questions sans hier
Ce n’est pas un rêve
Entre chaque battement de cils
Le miel de la Terre
As-tu vu
Les arbres parés de caramel ?
Le raisin des lendemains ?
L’indicatif du présent
N’est qu’un temps grammairien
L’essentiel jaillit de la bouche
Ici – maintenant
Le reste ? Lumière en va et vient…
Publié dans Filigranes n° 79 - avril 2011
(c) Anouk - texte et photo