A propos...

Hors-champs en partage.

vendredi 25 février 2011

No make belief



 
Flows
Smash the play

Flows
Crack the eye

Flows
Break the waves

Slow down the swing
there’s no ring
No wing

However?
Oh, come on
It's a joke
It just flows and flows and flows


 (c) Anouk - Text & Picture

Suspensions


Tu as écouté le soleil
et tu as tué une tomate
tu as déterré l'éveil
et tu as brisé la boîte
tu as bu les lettres
et tu as glacé le message
tu as parlé à la lune
et tu as fondu dans ta cage
tu as pelé les murs de Paris
et tu as déplié tes abris
tu as crié à l'envolée
et tu as enfin souri 



Entre deux... In between


It means we're here, there, never here, never there
but everywhere
It means we're going forward, and backwards
and all around
It's a never ending motion
which flees ordinary situations
looks for mansions of hearts

On est ici, là bas, jamais ici, jamais là-bas
mais partout
On va en avant, en arrière
tout autour
mouvement incessant
qui fuit l'ordinaire
recherche les demeures du coeur

(c) Anouk - Text and Picture


EcRire

Un éclat de nuage
Cristallisé de rires
Disperse la tristesse

Un soleil feuilleté
Butiné de sourires
Eclabousse les regards

Les paravents se déplient
Comme ds soufflets
Aux couleurs acidulées

Il n'est jamais trop tard


Publié dans Cairns, janvier 2009

(c) Anouk - Picture and Text

Nervures

Entre nous
Les mots sont comme neige
Entre nous
Les mots transpirent la glace des années

Les feuilles des jours
Se détournent de l'amour
Comment faire pour voir des bourgeons encore
Comme faire pour boire en nous
Et ne pas se laisser étouffer

Entre nous
Les mots glissent et se blessent
Chuchotent leur cortège
De silence

Il suffirait pourtant d'en inventer d'autres
Tel l'enfant découvrant les baisers
Et le monde tout entier

 1er prix du  Printemps des poètes 2002/2003, Saint-Cloud (jury présidé par la poète Marie-Claire Bancquart).

(c) Anouk - Picture and Text

Graines de nuit


On ne voit pas les virgules entre les rêves, ce qui en rend la lecture si difficile, mais les phrases claquent en silence, et l'on s'achemine sous les paupières, papilles aux aguets, d'énormes oursons chatouillent nos oreilles, nos yeux s'inclinent comme si les souvenirs avaient tout saupoudré, ce qui en rend la lecture si difficile, d'ailleurs la lumière n'est plus, à moins qu'elle ne soit toujours - ne la sent-on pas au bout des cils ? - la lumière d'hier dilate nos pupilles, bienvenue nous dit le sculpteur des nuages, avez-vous vu l'ombre d'une panthère sur le chat endormi ? Le dauphin qui a volé les vagues ? Non ? Alors, à quoi rêvez-vous ? Aux virgules ? Je sais, la lecture est difficile, mais une toile d'eau vous aidera tout à l'heure quand, éveillé, vous vous demanderez... Et des graines de nuit. On ne connaît pas la gourmandise des rêves, on sait seulement qu'un pollen fleurit les pensées endormies.


Publié dans Filigranes n° 34, 1996